La lithographie : ce qu’elle est et comment fonctionne le processus d’impression lithographique

La lithographie : ce qu’elle est et comment fonctionne le processus d’impression lithographique

Redaktionen Redaktionen Publié le 6/13/2024

Qu’est-ce que la lithographie ?

Commençons par étudier le mot, qui vient du grec et qui est la fusion de deux termes : lithos, la pierre, et ghafhé, l’écriture. Ici, le protagoniste est révélé : la pierre.
Le procédé d’impression lithographique a été mis au point en 1796 par Aloys Senefelder (Prague, 1771 – Munich, 1834). Cette technique a été largement utilisée (et l’est toujours) dans le monde de l’art, car elle permet de reproduire en plusieurs exemplaires, même en couleur, des dessins réalisés à main levée. De nombreux artistes ont créé de magnifiques lithographies au fil du temps, pour n’en citer que quelques-uns : Georges Braque, Marc Chagall, Salvador Dalí, Francisco Goya, Paul Klee, Édouard Manet, Joan Miró, Edvard Munch et Pablo Picasso.
Mais comment fonctionne ce procédé d’impression “chimique” ? Nous le voyons en un coup d’œil.

Le processus d’impression lithographique

Le principe de la lithographie est de nature chimique, il est simple et connu de tous : l’eau et les substances huileuses ou grasses se repoussent. Cela dit, on peut entrer dans le vif du sujet sans se perdre.

La pierre lithographique est un calcaire extrait des carrières de Solnhofen, en Bavière, composé presque exclusivement de carbonate de calcium. Ses caractéristiques ? Elle est très résistante, son grain est très fin et elle est très poreuse, c’est-à-dire qu’elle absorbe facilement l’eau. La pierre idéale pour l’impression ne doit présenter aucun défaut, sa surface doit être extrêmement régulière et son épaisseur ne doit pas être inférieure à 6 cm afin de minimiser le risque de rupture. La dalle est découpée en sections rectangulaires, lissée et les bords sont chanfreinés.

PIERRE LITHOGRAPHIQUE D'IMAGE
PIERRE LITHOGRAPHIQUE D’IMAGE

Ce que vous voyez est une plaque lithographique. Sur sa surface, le dessin est réalisé avec des crayons gras ou résineux, également appelés “crayons à savon”. La pierre est ensuite saupoudrée de talc et mouillée avec une solution d’acide acétique et de gomme arabique : l’acide acétique donne plus de relief au dessin, la gomme arabique augmente la réfractarité de la pierre aux substances grasses. La dalle est ensuite lavée et, encore humide, encrée au rouleau. Il se produit alors une réaction chimique : dans les zones non couvertes par l’encre, l’acide transforme le carbonate de calcium de la pierre en nitrate de calcium, qui a une propriété hydrophile. Dans la zone dessinée, en revanche, le carbonate de calcium retient l’encre.

PIERRE PRÉPARÉE
PIERRE PRÉPARÉE

Une feuille de papier est ensuite placée sur la plaque et pressée pour transférer ledessin. On obtient ainsi la première impression lithographique, caractérisée par un trait très précis et net. Ce processus peut être répété plusieurs fois, voire des centaines de fois, en encrant et en humidifiant la même plaque.

Ici, vous pouvez observer le résultat. Il s’agit d’une lithographie de Benedetto Eredi (1750 – 1812), Jésus avant la crucifixion.

 TRAVAUX DE LITHOGRAPHIE
TRAVAUX DE LITHOGRAPHIE

Comme nous l’avons déjà mentionné, la lithographie implique également la reproduction de couleurs (jusqu’à 30 dans la même œuvre), ce qui a contribué à la diffusion de la technique non seulement dans l’art, mais aussi dans l’impression d’affiches et l’illustration de livres. La chromolithographie, comme on l’appelle, est un processus très laborieux : pour chaque couleur à inclure dans l’œuvre, il faut préparer une plaque avec le dessin parfaitement reproduit. Il va sans dire que plus il y a de couleurs, plus le processus est long.

LITHOGRAPHIE COULEUR
LITHOGRAPHIE COULEUR


Jusqu’à présent, nous avons parlé du procédé d’impression lithographique original. Au fil du temps, un certain nombre d’améliorations ont été apportées à la technique afin de la rendre plus pratique et plus rapide. La plus importante concerne la pierre lithographique, un matériau peu pratique à manipuler, lourd et susceptible de se briser. C’est pourquoi la pierre est aujourd’hui remplacée par des plaques de zinc et d’aluminium, deux matériaux qui garantissent un résultat parfait. Comme le veut la tradition, la technique emprunte son nom au matériau utilisé. On parlera donc de zincographie, sur zinc, et d’algraphie, sur aluminium.

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