Devenir illustrateur : 7 étapes pour faire de sa passion un métier

Devenir illustrateur : 7 étapes pour faire de sa passion un métier

Candido Romano Publié le 6/13/2024

Faire du dessin et de l’illustration son métier est l’aspiration de beaucoup. Cependant, tout le monde ne parvient pas à devenir un illustrateur professionnel et à faire de sa passion un travail qui paie les factures. Au fil du temps, beaucoup abandonnent, pensant qu’ils n’ont pas de talent ou s’arrêtent aux premières difficultés. Or, le talent n’est pas forcément inné : la créativité est en fait un exercice qui se cultive au quotidien.

Faire de sa passion un métier, en l’occurrence celui d’illustrateur, nécessite de franchir une série d’étapes importantes. Aujourd’hui, nous allons voir une feuille de route avec des conseils pratiques pour devenir illustrateur.

1 – Devenir illustrateur : commencer est le plus difficile

Une base solide dans tout travail créatif est essentielle, y compris pour devenir illustrateur. Il faut tout d’abord

  • Pratiquer beaucoup : il faut être un expert dans son domaine, donc s’entraîner tous les jours pour maîtriser l’anatomie, la couleur, la composition. Il peut être utile de suivre une formation dans une école d’illustration, mais ce n’est pas forcément nécessaire. Il existe également plusieurs solutions en ligne, notamment Skillshare, qui propose de bons cours d’illustration dispensés par des illustrateurs professionnels ayant réussi.
  • Illustration numérique ou traditionnelle : ce n’est pas important, vous devez expérimenter différentes techniques. Il est essentiel de “se salir les mains”, de faire des erreurs et de recommencer. Une illustration finie vaut mieux qu’une illustration parfaite. Il faut se fixer des objectifs, même s’ils ne sont pas extrêmes, comme produire une illustration finie par semaine. Le livre How to Be an Illustrator est un bon point de départ.
  • Connaître ceux qui nous ont précédés : il convient d’étudier l’illustration, tant les auteurs contemporains que les grands du passé. Il s’agit de connaître les styles, les techniques et les possibilités qu’offre ce métier. Cinquante ans d’illustration est un ouvrage incontournable sur votre bureau. Devenir illustrateur, c’est aussi se faire une idée précise de l’état de l’art de l’illustration dans un passé récent et à venir.
Une page du livre Cinquante ans d’illustration, organisée chronologiquement – Crédits : Laurence King

2 – Devenir illustrateur : se comprendre avant d’être compris

Une fois que l’on a acquis de solides bases techniques et que l’on s’est familiarisé avec le travail de différents auteurs, commence un chemin qui peut être long et sinueux, mais qui est nécessaire. Ceux qui veulent devenir illustrateurs doivent d’abord se poser une question fondamentale : qui suis-je ? La réponse n’est pas simple, car au départ, on a tendance à copier le style de ses auteurs préférés.

Il faut à un moment donné trouver sa propre voix, certes avec les influences de ce que l’on a étudié, mais suffisamment unique pour rendre ce que l’on produit personnel, pour être reconnaissable et créer une personnalité forte à travers ses illustrations.

Avec le temps, vous vous rendrez compte de ce que vous savez faire, en créant ce que vous aimez : illustration pour enfants ? Sur le thème de la science-fiction ? Ou encore des genres différents mais un style cohérent ? Cela vous permettra de vous identifier et de contribuer aux objectifs de marketing d’un magazine ou d’une agence de communication spécifique. Le but n’est pas de regarder son illustration et de se sentir satisfait, mais de comprendre les besoins des clients potentiels (journaux, magazines, agences, événements) et de produire un travail qui fonctionne, qui raconte une histoire claire et passionnante lorsqu’il est associé à un texte. Pour devenir un illustrateur professionnel, il faut savoir où ses compétences et ses capacités peuvent être mises en pratique.

Moodboard de diverses illustrations – Crédits : Candido Romano

3 – Devenir illustrateur : créer sa propre marque

De nombreux illustrateurs travaillent en tant qu’indépendants : il faut donc trouver des clients avec lesquels travailler, mais aussi, et surtout, communiquer sur son travail pour être trouvé. Il ne suffit pas d’être bon, il faut aussi avoir une vision claire pour se faire remarquer, en ligne et hors ligne, par des clients potentiels.

L’image de marque personnelle ne se résume pas à une liste de clients ou à un portfolio, qui viennent plus tard. Il s’agit plutôt de tout ce qu’un illustrateur fait, de ce qu’il écrit, de ses centres d’intérêt, de sa personnalité. Voici quelques conseils et outils pour construire une identité forte :

  • Donner une image sincère de soi : de cette manière, vos suiveurs et vos clients potentiels seront également en mesure de représenter correctement le travail que vous présentez. L’image de marque implique la construction d’une réputation : si vous êtes honnête avec les gens, vous en retirerez des avantages à l’avenir.
  • Soyez cohérent : dans le langage que vous utilisez, dans votre style, dans les sujets que vous illustrez.
  • Avoir une identité visuelle concrète : cela nécessite un logo et un nom reconnaissables, des cartes de visite.
  • Fixez-vous des objectifs à moyen, court et long terme : ces objectifs sont utiles pour focaliser l’attention sur un but. Par exemple : “D’ici deux ans, je veux publier une de mes illustrations dans ce magazine”. Peut-être que cela ne se réalisera pas, mais entre-temps, quelque chose a bougé : la production de nouvelles illustrations, l’effort pour contacter ce directeur artistique spécifique. Autant d’expériences utiles à renouveler à l’avenir. De plus, ce processus peut être partagé (en ligne et hors ligne) pour se montrer actif aux yeux de tous.
Avec des cartes de visite ennoblies, vous avez un meilleur effet sur le toucher et la vue – Crédits : Pixartprinting

4 – Devenir illustrateur : promouvoir son travail hors ligne

Une fois que vous avez acquis de l’expérience dans le domaine, que vous avez choisi les meilleures illustrations à présenter et le type de clients avec lesquels vous souhaitez travailler, vous devez passer à la phase d’acquisition. Il s’agit de faire comprendre aux clients potentiels que vous êtes prêt à assumer la responsabilité de certains travaux en tant qu’illustrateur. Si vous voulez vraiment gagner de l’argent avec ce métier, vous devez vous considérer comme une entreprise. Cela signifie qu’il faut rechercher activement des commandes, des contacts avec des clients, bref se désigner par un seul mot : illustrateur, et non plus aspirant.

Voici quelques conseils pratiques pour vous faire connaître.

  • Constituez votre portfolio (et montrez-le) : il est essentiel et doit représenter au mieux votre style, vos idées et contenir vos meilleurs travaux. Par exemple, Pixartprinting propose différentes solutions d’impression telles que des magazines, des catalogues et des livres. Les possibilités sont nombreuses et peuvent répondre à différents goûts : imprimer votre portfolio de manière professionnelle est fondamental pour devenir un illustrateur professionnel.
  • Entrez en contact avec le secteur : la participation à des salons professionnels et à des événements sectoriels dans votre région et la création de réseaux en rencontrant des personnes en chair et en os peuvent s’avérer très utiles pour l’avenir. Il faut sortir de son studio et ne pas avoir peur de se montrer tel que l’on est. Devenir illustrateur, c’est aussi savoir se déplacer dans les différents secteurs où vos productions peuvent trouver un marché.
  • Mettre son travail entre les mains des directeurs artistiques : faire une liste potentielle des clients avec lesquels on aimerait travailler et qui décident des publications. Il est inutile de se proposer sans savoir quels problèmes on peut résoudre pour le client. Une méthode traditionnelle, mais toujours utile, consiste à envoyer de courtes lettres accompagnées de matériel imprimé, par exemple une petite carte ou une carte postale avec votre propre illustration pour annoncer que vous êtes disponible.
Vous avez l’embarras du choix pour constituer votre portfolio, avec différents formats, styles et tailles – Crédits : Pixartprinting

5 – Devenir illustrateur : promouvoir son travail en ligne

Devenir illustrateur, c’est aussi une question d’image. Aujourd’hui, Internet joue un rôle fondamental dans la promotion de son travail. Il est important de créer sa propre présence numérique jour après jour, il est essentiel de voir son travail “fleurir”. Le conseil est de créer un portfolio en ligne de son travail, voire un blog pour raconter son parcours et son expérience, afin d’être trouvable également sur Google. Une présence sur au moins trois plateformes est également importante :

  • Instagram : très utile et rempli de directeurs artistiques à la recherche d’illustrateurs. Sur cette plateforme, les hashtags sont très importants (par exemple #art, #illustrationtoday et bien d’autres). Ils servent à donner de la visibilité à ses illustrations, et doivent donc toujours être utilisés, avec parcimonie. Le conseil est de créer un compte spécifique pour montrer son travail et d’y participer activement. Suivre ses illustrateurs préférés (voici un moteur de recherche utile pour les illustrateurs) et publier régulièrement des articles peut s’avérer très utile. Faire part aux autres de votre appréciation est également très utile : sans exagérer, vous pouvez commenter le travail d’autres artistes en utilisant votre propre compte. Il doit toutefois s’agir de commentaires constructifs, et non de simples commentaires marketing en grande quantité.
  • Facebook, Behance et Dribble : ce sont également des plateformes utiles où vous pouvez créer un profil et montrer ce que vous savez faire. L’important est de participer activement et d’être cohérent dans la publication de matériel. Montrez votre travail, mais aussi le contexte : il n’est pas seulement nécessaire de poster des dessins ou des illustrations terminés. Vous pouvez également publier le processus qui a conduit à l’œuvre finie, des croquis, une vidéo pendant la création.
  • Courriel : de nombreux directeurs artistiques préfèrent être contactés simplement par courriel. Vous pouvez alors préparer une liste d’adresses électroniques et l’envoyer aux directeurs artistiques, en y incluant quelques exemples de votre travail et des liens vers vos profils sociaux. Il existe également des solutions payantes qui proposent des bases de données de contacts, mais par exemple une simple recherche du mot-clé “Art Director” sur LinkedIn peut également s’avérer payante. Bien entendu, n’envoyez jamais de matériel sans connaître parfaitement l’entreprise que vous contactez.
Instagram peut vraiment être un outil puissant pour être trouvé – Crédits : Candido Romano

Devenir illustrateur n’est certainement pas facile et ce n’est pas une carrière dont on peut attendre le succès immédiatement : il faut beaucoup de patience, beaucoup de travail et quelques années pour se construire une base technique solide et, par la suite, des clients, mais la satisfaction finale sera grande. Ce ne sont là que quelques idées et inspirations pour lancer votre carrière et devenir un illustrateur professionnel. Mais un élément fondamental ne peut manquer à quiconque choisit de s’engager dans cette voie : la passion. Illustrer et dessiner doit vraiment être quelque chose qui vous procure de la joie et du plaisir. Avec ce point de départ, il sera plus facile de vous motiver et de vous pousser à adopter des solutions créatives et à mettre en œuvre votre créativité et votre talent.

D’autant plus qu’il est maintenant facile de s’autofinancer et de se propager sur le net, la passion sincère et authentique devient un élément clé pour tenter de devenir un illustrateur professionnel.

6 – Devenir illustrateur : faire face à la bureaucratie

Comme pour toute entreprise, si vous voulez devenir illustrateur, vous devez comprendre comment encadrer cette profession d’un point de vue juridique et fiscal.

Il n’est pas facile de s’y retrouver. Essayons maintenant de vous donner quelques indications de base sur lesquelles vous devrez vous pencher. Tout d’abord, vous devez répondre à une question : faites-vous de l’illustration votre activité professionnelle principale ou s’agit-il plutôt d’une activité secondaire ou d’un hobby ?

S’il s’agit d’une activité secondaire et occasionnelle, votre activité peut être taxée comme une collaboration occasionnelle. La limite de la rémunération que vous pouvez recevoir au cours d’une année est de 5 000 euros nets (ce chiffre augmente légèrement pour les étudiants de moins de 25 ans). Si vous êtes illustrateur de profession, vous dépasserez probablement cette limite en un an. Dans ce cas, vous devrez ouvrir un numéro de TVA.

Enfin, les choses changent si vous envisagez de travailler principalement dans l’édition. Dans ce cas, les contrats avec les éditeurs prévoient généralement la cession des droits d’auteur et il n’est pas toujours nécessaire d’ouvrir un numéro de TVA.

7 – Devenir illustrateur (et continuer à l’être) : La formation continue

Réaliser son rêve de devenir illustrateur est quelque chose de formidable. Félicitations ! Mais si vous êtes devenu illustrateur, vous vous êtes rendu compte d’une chose : ce n’est pas un but stable que l’on atteint, c’est plutôt un voyage permanent – aussi fatigant qu’excitant !

Une fois que vous aurez commencé à travailler comme illustrateur, l’amélioration continue et la recherche de contacts, de nouvelles collaborations et de stimuli seront votre pain et votre beurre. Voici quelques conseils à ce sujet.

  • Participez à des ateliers et à des formations : les écoles d’été et les cours pour professionnels sont une excellente occasion de continuer à mettre à jour votre travail et à lui donner de nouvelles orientations. C’est aussi un bon moyen de se faire des amis et de faire une petite pause dans la vie quotidienne.
  • Les salons professionnels sont également une excellente occasion de nouer des contacts, de découvrir ce que font d’autres illustrateurs et ce que demandent les clients. En y participant, vous pouvez également vous faire connaître en personne ! En Italie et en Europe, il existe des foires internationales de renom, comme la Foire du livre pour enfants de Bologne, consacrée à l’édition et à l’illustration pour enfants, mais aussi une myriade d’événements plus modestes et tout aussi intéressants !
  • Livres, magazines, bibliothèques. Ne sous-estimons pas les ressources en papier. Les livres et les manuels permettent d’améliorer son style. La recherche continue passe aussi par la découverte, l’observation et l’analyse des chefs-d’œuvre du passé (surtout ceux qui sont cachés et moins connus). Les visites de bibliothèques spécialisées ou de librairies historiques sont toujours une source de surprises passionnantes.

Alors allez-y, vous avez tous les ingrédients pour vous impliquer !

Bon travail